Moi, créature étonnante qui allie pleurs, peine, souffrance, rires, joie, bonheur dans un concert hallucinant, où le « bouton répète » semble toujours enclenché. A-t-il des raisons de fonctionner de cette façon ? Comment éviter que la boucle se forme en permanence ?
Le moi serait-il à la base de notre recherche de reconnaissance ?
Qui nous encourage à poursuivre la quête des honneurs des encouragements ? Pour quelle raison cherchons-nous à nous faire une situation, à être connu, à gagner de l’argent ? Être inconnu serait-il mal vu ? Quelle motivation nous pousse à vouloir la reconnaissance des autres ? Qu’est ce qui provoque l’insatisfaction en nous ? Comme il est étonnant de se rendre compte de la puissance de ces désirs !
Ascenseur social ou illusion ?
Le travail, le savoir-faire, les compétences nous permettent de gravir les échelons de la reconnaissance. Il est même possible de s’identifier à son travail. Sur nos épaules reposent l’échec ou le succès.
Le moi est en permanence entretenu, ça ne lâche jamais.
En dehors de ses activités de préventions, d’alerte, pour quelle raison devrait-il subsister ? Alors qu’il nous pousse au désarroi, avec des plaisirs éphémères, il continue de s’attacher aux récompenses. Cela dirige tout droit vers la souffrance et la douleur.
Des actions positives pour lutter contre le négatif
Nous nous attachons à avoir des actions positives pour contrer tout le négatif. Ainsi, se dégage en nous la sensation d’être vivant, que notre vie a un objectif, et qu’en remplissant cet objectif, il nous sera possible d’éliminer les peines et les souffrances. Dès lors, nous avons la sensation que si nous arrêtons notre activité, nous serons perdus, notre vie n’aura plus de sens. Malheureusement, dans ce contexte, nous restons en conflit avec nous-même. Car c’est une lutte d’essayer d’être toujours au top ! Et quand parfois nous dérapons, alors nous sommes malheureux.
Il faut être brillant
Les personnes brillantes à l’extérieur, révèlent un intérieur bien pauvre ! C’est l’ambition qui est la cause de cette pauvreté, de ce vide intérieur, malheureusement ce vide ne sera jamais comblé. Vous pouvez faire des tentatives pour y échapper, mais il sera toujours présent. Avec ses activités, le moi tente de s’enrichir. Il appelle cela apprentissage, raisonnement, recherche, expérience, mais le vide est constamment présent.
Le moi s’identifie éternellement, c’est sa raison d’être.
L’égo n’est jamais anonyme. Moi se rattache constamment à quelque chose, quelqu’un… Ces identifications construisent le moi positivement ou négativement. En conséquence, à part son nom, sa famille, ses habitudes, ses affaires, ses biens, qui est le moi ? Il n’est rien. Le vide !
Observer le vide en face.
Si nous observons ce vide, le regardons sans le juger, si nous acceptons cette solitude, alors la peur disparaît. Pour cela il ne faut rien vouloir, car la volonté passe par le moi. S’il y a envie d’expérimenter cela, alors il n’y a pas de réalisation. Dès l’instant ou il y a un sujet, moi, et un sujet d’expérimentation, le vide, il n’y a pas d’apprentissage.
Ainsi le vide se déploie.
Si vous voulez réellement vous défaire des peurs, souffrances, de ce moi, il est vraiment important que vous puissiez voir, sans juger, ce que vous êtes. Pour le voir, regardez ce que vous êtes sans la maison, la voiture, la compagne, le compagnon, votre nom, votre prénom, vos habitudes, vos amis et tout ce qui semble vous appartenir. Regardez ainsi le vide se concrétiser, prendre forme. Vous y êtes ! Bravo.