Un déménagement, une séparation, un nouveau travail, la nouvelle année, la rentrée scolaire sont des moments générateurs de résolutions. La décision est prise, mais, rapidement, la réalité de tous les jours reprend ses droits et fait échec à la résolution. Que diriez-vous plutôt de poser des intentions réalisables ?
Résolution ou intention ?
La résolution est un acte de la volonté, du mental, du moi qui indique qu’il veut changer la destinée, après avoir soit souffert de situations embarrassantes, soit des remarques des autres, soit de la peur d’une maladie, du manque… Dans cette attitude, il y a toujours intervention du passé, du présent et de l’avenir incertain. Au contraire, l’intention se pose, demande réflexion, tire les leçons du passé avec bienveillance, pour vivre le présent en harmonie.
Les définitions résolution ou intention
Le Larousse définit la résolution comme étant un acte par lequel, après réflexion, on décide volontairement d’accomplir quelque chose. Tandis que l’intention est définie comme une disposition d’esprit par laquelle on se propose délibérément un but. Quelles sont finalement les grandes différences entre ces deux attitudes ?
Le temps des résolutions
Après avoir trop fumé, le fumeur décide d’arrêter, ce sera cette année ! Le parent trop pris par son travail, décide d’être plus présent à la maison pour les enfants, ce sera à partir de la rentrée scolaire ! Hyper occupée, tout le temps, elle va prendre du temps pour elle, ce sera dès qu’elle vivra seul(e) ! Trop de dépenses inconsidérées ? Il va se réguler, dès qu’il sera dans ce nouveau travail ! Les exemples sont sans limites…
Bonnes ou mauvaises raisons ?
Quelques jours, voire semaines après la décision, une fois que retombe le soufflet de la résolution, le train-train quotidien redémarre de la station : « pas envie de continuer », « je commence demain », « à quoi bon ? », « je suis seul(e), c’est trop dur » … Un chapelet de fausses raisons. En effet, ce n’est pas le quotidien qui influence les pertes de décisions. C’est le mental qui a ses propres habitudes et qui souhaite les reprendre. En effet, si la résolution est mise à exécution, il ne sait pas ce qui l’attend.
La résolution est un acte volontaire
La résolution a pour base une prise de conscience. À un moment donné, l’individu réfléchit et s’impose une résolution. De la réflexion à la réalisation, il y a parfois un abyme. Effectivement, après la réflexion, arrive la décision, puis la mise en place. Or si une stratégie n’est pas envisagée pour obtenir le résultat, le mental reprend le pouvoir. Il vous remet dans le train-train !
L’intention, une stratégie payante ?
Est-ce que l’intention serait tout simplement la solution à ces entraves ? Le Larousse définit l’intention comme une disposition d’esprit par laquelle on se propose délibérément un but. Soyons clairs, la finalité est la même que pour une résolution. En revanche, il est bien entendu que l’intention exige une stratégie.
L’intention : une décision libre
En effet, la « disposition de l’esprit » indique qu’une réflexion a été menée, qu’à partir de cette réflexion une décision est prise. Cette décision est délibérée, c’est-à-dire « libre de toute emprise ». Autrement dit : « je prends cette décision après avoir murement réfléchi, en conscience et libre de toute contrainte. »
L’intention et le temps
L’intention étant posée, observons si la notion de temps peut jouer un rôle dans l’exécution. Par exemple, cela donnerait : « cette année, j’ai l’intention de m’occuper plus de moi ». Ce qui veut dire que les années précédentes la personne ne se préoccupait pas assez d’elle. Ainsi, elle pose une intention en réaction à un état de fait ressenti. Réaction n’est pas réflexion, et envoie un signal du mental.
Le temps est un concept qui découle du mental.
Dans l’exemple, l’individu va vivre son intention avec la mémoire de : « avant, je ne prenais pas assez soin de moi » et ce qui en découle : « je dois m’occuper plus de moi ». Dans ce cas, l’intention est, tout simplement, une réaction en mémoire du passé. Elle ne répond pas à « mener une action délibérée ». Puisqu’elle est sous l’emprise du passé. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une intention.
L’intention se pose au présent
L’intention correcte est issue du ressenti de la personne : elle ne s’occupe pas assez d’elle. C’est le constat. La disposition de l’esprit est : « je remarque que je ne suis pas assez attentive à moi. » La réflexion est : « Cette situation n’est pas juste envers moi-même, je devrais avoir une attitude plus attentionnée. » Je me propose délibérément un but : « Je pose l’intention au présent de m’occuper de moi-même à chaque fois que cela sera possible, à chaque fois que j’y penserai. »
L’intention vient du cœur
La formulation de l’intention est posée. Il y a bien un but, mais pas de temps, pas d’obligation. L’intention vient du cœur, car la réflexion est menée avec bienveillance. Ici, c’est envers la personne elle-même, mais bien entendu cela peut se décliner sur un éventail illimité de possibilités. Le cœur formule l’intention, avec un but, sans obligation. Elle n’est ni volontaire, ni en réaction à des situations passées, présentes ou à venir. Elle est présente et bienveillante.
Résolution ou intention, faites votre choix.
Chacun a son propre fonctionnement, le choix est bien entendu fonction de ses propres ressentis. Prendre une résolution ou poser une intention ? La résolution fixe un but à atteindre avec volonté, en réaction à une situation donnée. L’intention fixe le même but, elle est issue d’une réflexion par rapport à la même situation. La réflexion libère l’esprit et propose de mener l’action au présent, sans se sourcier du passé.